Lors d’une récente période de questions à la Chambre des communes, le député Ryan Williams a parlé d’une augmentation significative des aliments pour animaux de compagnie lorsqu’il a interrogé le Premier ministre sur l’augmentation du coût de la vie. Comme dans la plupart des secteurs, le prix de production des biens a augmenté depuis la pandémie. Dans le cas des aliments pour animaux de compagnie, il s’agit de hausses des coûts en matières premières, de la transformation, du personnel, de la machinerie et du transport. Au Canada, les fabricants doivent également tenir compte des réglementations et de la demande d’emballages plus respectueux de l’environnement. Il s’agit là de luttes bien connues des entreprises de tous les secteurs, mais au-delà de cela, il existe des raisons spécifiques pour lesquelles les aliments pour animaux de compagnie ont augmenté à un rythme plus élevé que les aliments pour humains.
Le gouvernement du Canada ne facture pas la TPS sur les produits alimentaires non préparés, alors qu’il taxe les aliments pour animaux de compagnie. La différence réside dans le fait que les aliments pour animaux sont des produits préparés. Comme ils sont soumis à un processus de fabrication, ils seront toujours plus chers. Si l’on va plus loin, les ingrédients représentent 80 % du coût des aliments pour animaux de compagnie. Prenons l’exemple de la guerre en Ukraine. Non seulement il y a eu d’importants retards de livraison, mais il y a aussi des obstacles tout au long de la chaîne qui ont un impact sur les coûts. Pour que les céréales soient exportées en vue de la fabrication d’aliments pour animaux de compagnie, elles doivent d’abord être séchées. De l’énergie est nécessaire pour faire fonctionner les machines qui sèchent les céréales. En raison de la guerre, la disponibilité des sources d’énergie a été compromise, ce qui a entraîné une hausse des coûts. La récente sécheresse dans l’ouest du Canada en est un autre exemple. La récolte de l’année aurait été réduite de moitié. Si l’on ajoute à cela l’augmentation des coûts de transport, le prix des légumineuses a doublé. La projection de l’impact du changement climatique sur les aliments pour animaux de compagnie deviendra plus claire au fur et à mesure que les rapports sur la récolte d’automne de cette année seront disponibles.
Si l’on compare le marché de l’épicerie, qui ne compte que quelques grands acteurs, le marché des aliments pour animaux de compagnie compte de nombreux fabricant; le paysage est beaucoup plus concurrentiel. Il en résulte que les fabricants d’aliments pour animaux maintiennent des marges plus réduites afin de rester compétitifs. L’essentiel du coût des aliments pour animaux se situe dans les frais généraux et les marges bénéficiaires sont beaucoup plus faibles que celles que l’on trouve dans le secteur de l’alimentation. Si l’on ajoute à cela que les 10 à 15 années précédant la pandémie n’ont pas connu d’augmentation significative du coût des aliments pour animaux de compagnie, les producteurs de l’après-pandémie n’ont pas d’autre choix que d’augmenter les prix.
La durabilité des emballages est un autre sujet d’actualité. Prenons l’exemple d’une entreprise qui emballe des produits à ingrédient unique vendus dans une épicerie. Les aliments pour animaux de compagnie étant des produits préparés à plusieurs ingrédients, les contenants doivent respecter des normes différentes pour assurer la viabilité des aliments. Auparavant, les emballages en plastique faisaient l’affaire, mais les temps ont changé et les consommateurs exigent, à juste titre, des options plus durables. Les producteurs d’aliments pour animaux de compagnie s’y emploient, en recherchant des technologies et des matériaux qui emballent efficacement leurs produits, tout en répondant à la demande d’emballages qui ne nuisent pas à l’environnement. Il s’agit d’une évolution massive qui implique de nombreux nouveaux changements opérationnels qui, une fois de plus, peuvent très bien contribuer à la rentabilité de l’entreprise.
Avec plus de la moitié de la population canadienne qui s’occupe d’animaux de compagnie, les fabricants engagés s’efforcent de maintenir un équilibre délicat entre le maintien de leurs activités en bonne santé et l’assurance que ce qu’ils produisent est abordable. Pour notre part, les efforts d’Animaux de compagnie Canada pour faire pression sur le gouvernement du Canada ne font que commencer. Nous continuons à faire pression pour obtenir une exonération de la TPS et à insister pour que les aliments pour animaux de compagnie soient classés parmi les produits de première nécessité. Il est essentiel que les aliments pour animaux de compagnie restent accessibles, et nous nous efforçons de faire en sorte que ce soit le cas.